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Le brasier se rallumera-t-il?
Et en attendant...Une p'tite chanson...
Dans la rue des Bons Enfants
On vend tout au plus offrant
Y avait un commissariat
Et maintenant il n'est plus làUne explosion fantastique
N'en a pas laissé une brique
On crut que c'était Fantomas
Mais c'était la lutte des classesUn poulet zélé vint vite
Y porter une marmite
Qu'était à renversement
Et la retourne imprudemmentLe brigadier, le commissaire
Mêlés aux poulets vulgaires
Partent en fragments épars
Qu'on ramasse sur un buvardContrairement à ce qu'on croyait
Y en avait qui en avaient
L'étonnement est profond
On peut en voir jusqu'au plafondVoilà bien ce qu'il fallait
Pour faire la guerre aux palais
Sache que ta meilleure amie
Prolétaire, c'est la chimieLes socialos n'ont rien fait
Pour abréger les forfaits
L'infamie capitaliste
Mais heureusement vient l'anarchistePlus de misère salariée
Mise à prix sur le Marché
Plus de patron et plus de patrie
Se tuer pour eux, c'est finiC'en est assez des réformes
Des rébellions dans la norme
Faut régler radicalement
Le problème social en suspensDans la rue des Bons Enfants
Viande à vendre au plus offrant
L'avenir radieux prend place
Car le Vieux Monde est à la casse
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L'autogestion, un antidote au parlementarisme
par Daniel - groupe Gard-Vaucluse
samedi 9 décembre 2006Si le mot "autogestion" n'est arrivé que
tardivement dans notre vocabulaire, il recouvre pourtant une histoire
riche et ancienne et représente un ensemble de pratiques populaires
actuelles et d'horizons culturels bien différents.
Le mot qui signifie littéralement "gestion par soi même" a surtout
circulé dans les années 60. Il désigne des formes d'organisation,
souvent à grande échelle, dont l'objectif est de permettre à des
travailleurs, des usagers, des consommateurs, ou n'importe quel autre
groupe social, de s'organiser eux-mêmes pour gérer directement
:production, consommation, biens ou services en commun, habitat, luttes
sociales...
Des travailleurs redémarrent l'entreprise abandonnée par les patrons,
des consommateurs se rassemblent et créent une coopérative de produits
alimentaires, des citadins se regroupent et se mettent en relation
directe avec un agriculteur, des parents créent une association pour
ouvrir une crèche parentale ou une école associative, des habitants
créent une association de quartier... L'autogestion trouve la place
qu'on lui accorde.
Il n'existe aucun modèle d'autogestion, ce qui est un signe de profond
pluralisme. Mais ses caractéristiques sont de conjuguer démocratie
directe, refus des rapports hiérarchiques, recherche de l'égalité
économique et sociale, partage des savoirs et des responsabilités voire
des biens, autonomie et transparence des décisions. L'autogestion est à
la fois un outil d'organisation et une éthique, un but à atteindre et
la méthode employée pour y parvenir.
En partant de la Commune de Paris de 1871 où les Parisien-nes
insurgé-es et assiégé-es s'approprient et organisent la vie quotidienne
dans la capitale, en passant par les épisodes révolutionnaires et les
insurrections populaires de divers pays dont l'Espagne et son
formidable mouvement autogestionnaire de 1936 à 1939... en arrivant
aujourd'hui aux entreprises sans patrons d'Argentine et d'ailleurs...
les aspirations les plus profondes pour s'émanciper se sont souvent
exprimées à travers des épisodes autogestionnaires.
L'autogestion, comment ?
L'autogestion, organisée sur un plan fédéral (communal, régional,par
branche d'activités...) est une proposition d'organisation, où personne
-homme ou femme, français ou non, salarié ou chômeur...- n'est écarté.
Elle part d'une démarche simple qui est de rassembler des personnes
concernées par un centre d'intérêt et qui souhaitent produire leurs
modes de décision, contrôler leur expression, leurs revendications,
sans récupérations. Elle n'empêche pas la délégation mais la contrôle
strictement : rotation des fonctions, transparence et accès aux
informations, contrôle de l'application des décisions, assemblées
souveraines, refus de professionnaliser la fonction de représentant...
Cette proposition autogestionnaire trouve déjà un écho concret et
quotidien si l'on songe aux dizaines de milliers d'associations en
France, aux centaines d'entreprises coopératives, aux systèmes
d'échanges locaux (SEL), aux coopératives de consommateurs
(Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne, coops
bios...), aux comités de lutte (sans papiers, mouvements contre le
CPE...)... Ces formes d'autogestion partielle sont autant
d'affirmations de nos capacités et de nos désirs à décider nous mêmes,
voire à gérer directement tout ou partie de la société.
L'autogestion, pourquoi ?
La démocratie parlementaire repose sur une prétendue égalité des droits
qui fait bon ménage avec l'injustice sociale ; son fonctionnement
repose sur une délégation des pouvoirs vers les élu-es. Nous n'avons
aucun moyen de contrôler voire révoquer ces carriéristes de la
politique qui défendent trop souvent des intérêts qui ne sont pas les
nôtres (financements occultes, détournements de biens publics,
privatisations des services publics, lois anti sociales, soumission à
l'oligarchie capitaliste...). En démocratie parlementaire, il y a bien
un clivage entre riche et pauvre, entre élu et électeur.
Pendant que les trahisons, l'exploitation, l'injustice de classe, le
racisme, l'expression brutale du Pouvoir... sont légitimées par ces
élites, qu'elles soient politiques, patronales ou économiques,
l'autogestion propose à tous un formidable antidote collectif qui peut
permettre une émancipation de ces tutelles. La réapropriation de nos
outils de travail, de notre cadre de vie, de nos méthodes de lutte
collective, de nos modes de décision... sont un apprentissage quotidien
vers l'autonomie et la liberté, contre le capital et les politiciens,
qu'ils soient fascistes ou d'extrême gauche. Quand nous nous regroupons
et que nous trouvons les moyens d'exprimer nous-mêmes l'injustice, les
politicards ne servent plus à rien.
Pour les anarchistes, l'autogestion généralisée, que nous qualifions de
"libertaire" (c'est à dire associée aux valeurs d'égalité, d'entraide,
d'émancipation politique et économique), est le plus sûr chemin vers la
responsabilisation et l'intérêt collectif, la démocratie directe,
l'abolition du patronat, à la recherche d'une cohésion sociale qui
échappe aux règles capitalistes de la concurrence et aux lois
autoritaires d'organismes pourtant censés nous représenter.
Si nous appelons à s'abstenir aux élections, c'est parce que nous
pensons que les systèmes de représentation parlementaire ne sont pas
émancipés du capital, et pérennisent un système politique qui s'est
délégitimé. Notre proposition alternative est une société d'égaux où
chacun-e doit avoir le droit de s'associer aux autres, pour participer,
décider, et mandater - autrement qu'avec un bulletin de vote, tous les
cinq ans- des représentants qui doivent rendre compte devant leurs
mandataires. Si nous nous abstenons, c'est que nous assumons nos
responsabilités en appelant à ne pas se reposer sur le personnel
politique ; c'est surtout pour appeler à construire quotidiennement
l'autogestion, depuis nos lieux de travail jusque dans nos quartiers ou
associations. C'est un plus sûr chemin vers la liberté que la
dépendance aux politiciens offerte par la représentation parlementaire !
Daniel - groupe Gard Vaucluse
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Salut à tous d'Oaxaca
Au 733e jour d'impunité d'URO et de sa clique d'assassins, nous vivons à
Oaxaca un véritable état d'exception, les garanties individuelles
n'existent plus. Les convois de la PFP tournent en tous sens à travers la
ville, et le centre est occupé par les flics, qui ont installé un
campement au parque du Llano. L'APPO a abandonné, pour l'instant, l'idée
de se réinstaller à Santo Domingo et de manifester lundi dernier, de
crainte de la répression. Depuis samedi, il y a eu plus de 300 détenus (35
femmes officiellement recensées, des mineurs...), tous se sont fait
copieusement tabasser, la majorité d'entre eux ont été sauvagement
torturés. Les familles et les avocats des détenus n'ont toujours pas accès
aux prisonniers qui ont commencé à être, dès le lundi, transférés vers des
prisons de haute sécurité du nord du Mexique (Etats du Nayarit,
Tamaulipas, Jalisco...), les autorités en charge de la répression, arguant
du fait de la dangerosité des prisonniers, les éloignent et espèrent ainsi
cacher les preuves de tortures et empêcher toute protestation devant les
centres de détention. Jusqu'à présent ils ont été 141 à être déportés,
dont 35 femmes et 8 instituteurs du CMPIO (Coalition de "maestros" et
promoteurs indigènes d'Oaxaca).
Certains détenus ont été relâchés et ont pu raconter comment ils ont été
ramassés dans la rue alors qu'íls rentraient chez eux, simplement du fait
d'être jeunes ou en petits groupes, ils ont témoigné de comment ils se
sont fait sévèrement cogner et menacer par les flics. Nous ne comptons
plus les témoignages de ce genre...
Samedi, lors de la manifestation, les 3 500 flics de la PFP ont
pourchassé les manifestants jusqu'en dehors du centre-ville, où
attendaient des groupes de "sicarios" (des hommes de main, des tueurs à la
solde d'Ulises) et de policiers en civil qui ont continué la sale besogne
toute la nuit en tirant sur les attroupements à multiples reprises. Les
mêmes scènes se sont reproduites aux abords de l'université que certains
manifestants cherchaient à rejoindre pour se regrouper. Des témoins ont vu
les corps être emportés...
Le gouvernement ne reconnaît aucune victime, mais il est certain qu'il y a
eu des tués, étant donné la violence de la répression, et l'on dénombre
une dizaine de blessés par armes à feu parmi les 120 recensés... De plus,
dans la nuit du samedi, les assassins ont semé la panique à l'hôpital,
parmi les familles venues aux nouvelles, en tirant des coups de feu, puis,
entre les infirmières et les médecins médusés, ils ont parcouru sans dire
un mot les coursives de l'hôpital à la recherche de quelqu'un, qu'ils
n'ont visiblement pas trouvé, et sont repartis bredouilles continuer leurs
saloperies ailleurs.
Depuis la répression de la marche de samedi dernier, nous subissons
l'arbitraire et la brutalité de l'Etat : perquisition de domiciles et
arrestations indiscriminées sans ordres judiciaires. Tout autour de la
ville, il y a des barrages où l'on fouille les véhicules, où l'on retient,
en toute illégalité, les gens qui paraissent suspects. Les femmes qui sont
obligées de s'aventurer dans le centre-ville subissent les sarcasmes et
les obscénités des forces d'occupation. Quotidiennement, des flics en
civil et des groupes de sicarios enlèvent en pleine rue, arme au poing,
des personnes impliqués dans le mouvement de l'APPO.
Chaque jour, le nombre de détenus et de disparus augmente (plus de 300
détenus, il y en a eu jusqu'à 520, et plus de 100 disparus). Il semble
bien que le gouvernement se soit offert une semaine d'impunité pour faire
le ménage dans la ville et en finir une fois pour toute avec le mouvement
de l'APPO avant la prise de fonction de Calderon. En début de semaine,
l'APPO a eu un contact avec le secrétariat du gouvernement pour exiger le
droit de manifester pacifiquement. La réponse a été très claire : l'unique
ordre que possède la police est l'agression directe contre le mouvement et
il ne sera pas permis de manifestation même si celle-ci est on ne peut
plus pacifique... De son côté, la radio "mapache", aux ordres de Ruiz,
continue ses appels au lynchage, en donnant les noms et les adresses de
certains adhérents de l'APPO, et appelle de la même manière à la délation
de ses voisins s'ils sont supposés être sympathisants du mouvement. Ainsi,
les bureaux de la Nouvelle Gauche d'Oaxaca, le parti créé par Flavio Sosa,
ont été incendiés après avoir été fouillés. L'animatrice de Radio
Universidad, la doctora Bertha, ainsi que sa famille, le troubadour Andrés
Contreras, et d'autres plus anonymes ont été directement menacés. Le
centre de secours improvisé de "7 Principes" et l'automobile du pasteur
qui a en charge le temple ont été mitraillés dimanche dernier (il y a eu
d'autres fusillades tout au long de la semaine). Des étudiants en médecine
ont été enlevés en début de semaine, les ravisseurs n'ont pas hésité à
tirer sur la facade de l'université de médecine pour faire fuir les
étudiants qui accouraient pour tenter de délivrer un des leurs. Jeudi
matin à l'aube, la PFP est intervenue pour retirer la barricade de Cinco
Señores, la seule qui restait, et dégager la rue qui mène à Radio
Universidad (qui est brouillée depuis le 2 novembre). De peur d'être
arrêté par les flics, tabassé et détenu, personne n'est venu pour défendre
les lieux, et devant le petit nombre de personnes qui étaient présentes
pour protèger la radio (une quinzaine), les responsables ont préféré la
remettre au recteur de l'université, plutôt qu'aux flics ou au "porros".
Depuis maintenant trois jours, la PFP, en coordination avec des policiers
de l'Etat vêtus en civil, pénètre dans les écoles et détient des profs qui
ont participé au mouvement. A Ocotlàn, la police est intervenue dans une
école primaire en se servant de gaz lacrymogène et, semant la panique et
la terreur parmi les élèves et le personnel d'éducation, ils ont enlevé
quatre instituteurs et le directeur de l'école. Les mêmes faits se sont
reproduits dans d'autres municipalités, à Xoxocotlàn, à Esquipulas, à San
Javier, à Etla, à Miahuatlàn, à Huatla de Jimenez, à San Antonio Castillo
Velasco et à Santa Cruz Amilpas. A Santa Cruz Amilpas, les familles se
sont opposées au rapt des professeurs qui ont réussi à s'enfuir. Malgré la
tiédeur et le manque de réaction de la Section 22, de nombreuses écoles
ont voté une nouvelle grève de 48 heures pour protester contre le manque
de sécurité.
De fait, nous vivons ici un véritable état de siège où les droits les plus
élémentaires sont niés. Cela rappelle les épisodes les plus noirs de la
"guerra sucia" (la guerre sale que le gouvernement mexicain a menée dans
les années 1970 contre les mouvements sociaux).
L'impunité la plus totale règne. Hier, les responsables de la mort du
journaliste d'Indymedia Bradley Will (assassiné le 27 octobre à Santa
Lucia) - le régisseur de la sécurité publique de Santa Lucia del Camino,
Abel Zarate, et le sous-officier de la police municipale Orlando Manuel
Aguilar Coello - ont été remis en liberté pour une faute de procédure...
Bon, voila où nous en sommes aujourd'hui, le 1er décembre, à Oaxaca.
Les autorités recherchent toujours une centaine d'étrangers, pour
l'instant ils ont réussi à en choper cinq (deux Françaises, un Espagnol,
un Argentin et un Cubain), qui seront expulsés du pays d'ici peu s'ils ne
sont pas accusés de charges plus importantes.
L'APPO a convoqué à une méga-marche aujourd'hui pour exiger le retrait de
la PFP de la ville, la libération des prisonniers, et que cesse la
répression du mouvement. Il n'est pas sûr qu'il y ait beaucoup de
manifestants, non pas à cause d'une quelconque démobilisation du peuple
d'Oaxaca, sinon pour la crainte justifiée des exactions policières...
A l'instar de Raoul Vaneigem et de son appel "Que vive Oaxaca !", que vous
avez reçu il y a peu, je vous invite à vous manifester, de la manière qui
vous conviendra le mieux, en faveur de la Commune libre d'Oaxaca et contre
la répression, l'impunité, l'arbitraire et les brutalités policières qui
s'exercent contre le mouvement populaire et indigène de l'APPO.
Si la commune d'Oaxaca est réprimée de telle manière qu'elle ne se relève
pas, nous perdons tous...
A bientôt.
M.
Oaxaca, le vendredi 1er décembre 2006.
Visitez votre Indymedia local, ou www.mexico.indymedia.org
--
http://www.asambleapopulardeoaxaca.com/
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